spaak Agnes

Evidemment, j’ai déjà abordé la ravissante Agnès Spaak dans ces pages puisque j’ai déjà croqué le portrait de sa petite sœur Catherine Spaak.

Agnès Spaak naît à Boulogne Billancourt le 29 Avril 1944, Catherine vient compléter la famille Spaak le 3 Avril 1945, toujours à Boulogne Billancourt. Les Spaak sont pourtant belges. Belges et célèbres dans les arts et la politique. Charles Spaak, le père de ces demoiselles et frère de ministre est un des scénaristes-dialoguistes les plus sollicités de son temps. Claudie Clèves, leur maman est actrice. Le frère de Charles Spaak, l’oncle paternel des deux petites filles n’est autre que le ministre Belge Charles Henri Spaak, considéré encore aujourd’hui comme un des pères fondateurs de l’Europe bien qu’il nous ait quittés en 1972. La mère de Charles et de Paul Henri, Suzanne, fut la première femme sénateur de Belgique! Elle mourra en 1944 à la prison de Fresnes pour s’être dressée face à la barbarie nazie contre les déportations des juifs.

La famille Spaak vit en Suisse, on y mène un train de vie élégant, les jeunes filles de la maison reçoivent une éducation très complète où on cultive l’esprit, le talent et les bonnes manières.

agnes spaak

C’est la cadette Catherine qui la première fera ses débuts au cinéma. Alberto Lattuada, ami de la famille l’avait repérée depuis longtemps, dès ses douze ans, et souhaitait la faire débuter au cinéma. Mais le père de famille ne souhaitait pas voir sa cadette encore enfant se lancer dans une carrière dans ce cinéma qu’il connaissait semble-il trop bien pour y risquer sa fille. Mais c’était hélas sans compter la volonté farouche de la jeune Catherine qui passera outre les interdits paternels et fera des débuts ultra médiatisés dans « Les Adolescentes ». A quinze ans. Catherine Spaak sera une véritable « découverte », elle internationalisera très vite sa carrière  mais ne deviendra une star de première grandeur qu’en Italie où elle sera aussi célèbre pour ses chansons que pour ses films.

Et puis, soudain, en 1962, soit deux ans après sa sœur Catherine, on découvre Agnès Spaak en vedette d’un film espagnol face à Pierre Brice: « Los Atracadores », comprenez « Les Malfaiteurs ». Aussitôt la planète cinéma s’intéresse a la nouvelle venue du clan Spaak et un véritable tourbillon médiatique va se déchaîner autour de cette famille, dépassant de loin l’intérêt artistique de leurs carrières.

C’est que voyez-vous, un conflit est né entre Catherine et son père. L’affaire ne se règle pas par voie de presse, elle s’envenime en première page. « Catherine est un monstre », « Je  n’ai plus de fille » peut-on lire de manière fort régulière. Et dans ce tohu-bohu a surgi Agnès que l’on considère comme la petite sœur de Catherine Spaak bien qu’elle soit son aînée et que l’on considère surtout comme une « rivale ». Une rivale dans les bonnes grâces de papa Spaak! Je ne sais pas pourquoi cette « affaire Spaak » passionna tant les journaux du monde entier durant près d’une décennie, mais le fait est là. Il y avait bien une « affaire Spaak », une affaire de sœurs rivales et fâchées! Il y avait les « pour » Catherine qui devenaient par une sorte d’automatique force des choses des « contre » Agnès et inversement bien entendu.

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Le cinéma Italien qui a fait bon accueil aux deux sœurs y trouve son intérêt puisque l’on sous entend à l’une qu’on proposera le rôle à sa sœur ennemie si elle renâcle trop longtemps à l’accepter. Impossible durant toutes les années 60 de lire une seule ligne à propos de Catherine ou d’Agnès sans que la sœur de la principale concernée ne soit évoquée! Tout fait farine au moulin du style  » La charmante Agnès Spaak, comme Sylvie Vartan a sacrifié à la mode de la frange alors que sa sœur Catherine venait d’exprimer publiquement son manque de goût pour cette nouvelle mode qu’elle juge vulgaire. S’agit-il d’une simple coïncidence ou d’une nouvelle provocation de l’une envers l’autre? « . On le voit, ca n’a aucun intérêt, et je ne jurerais pas que les deux principales intéressées elles-mêmes n’aient trouvé cette situation complètement absurde!

En 1967, Agnès Spaak, malgré de nombreux films à son actif n’a guère trouvé le rôle qui puisse faire d’elle aux yeux du public et des professionnels du cinéma autre chose que « la sœur ennemie de… » Elle épouse Peter Roman Sciumé  le 20 mai de la même année à Nice. La presse annonce bien entendu ce mariage en ajoutant aussitôt que Sciumé va donner dans son prochain film, il est réalisateur dit-on, un rôle à son épouse où elle pourra monter l’étendue de son talent d’actrice et ainsi…rivaliser un peu mieux avec sa sœur (il est vrai mieux gâtée par les cinéastes). Or Sciumé n’est pas réalisateur mais assistant réalisateur et scénariste.

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Le film tant attendu sera mis en scène par Guido Malatesta et sortira en 1971 sous le titre « Riuscirà il nostro Eroe a ritrovare il più grande Diamante del Mondo? ».  Agnès y donnera la réplique à Ray Danton et son cher époux en signera le scénario. Le film qui devait enfin sonner la grande heure de gloire d’Agnès Spaak au cinéma sera en fait le dernier que tournera l’actrice!

Le couple Sciumé préfère s’isoler dans sa maison de campagne non loin de Paris lorsqu’ils ne tournent pas. Catherine pose nue dans sa jolie maison. Elle-même, comme Gina Lollobrigida se passionne de plus en plus pour la photo et s’éloigne peu à peu d’un cinéma qui, au fond, n’était pas sa véritable vocation.

En 1974 elle tourne dans une série, en « guest star » essentiellement parce qu’elle n’avait jamais travaillé pour la télévision puis range définitivement ses atours d’actrice pour devenir une photographe professionnelle. Seconde carrière qui sera plus prestigieuse que la première.

Agnès Spaak est toujours une photographe très demandée par la mode et le cinéma et couvre de nombreux tournages pour la Century Fox.

Catherine Spaak est toujours actrice.

Celine Colassin

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QUE VOIR?

1962: Los Atracadores: Avec Pierre Brice

1962: I don Giovanni della Costa Azzurra: Avec Martine Carol, Annette Stroyberg, Coccinelle et Curd Jürgens

1964: Los Atracadores: Avec Pierre Brice et Manuel Gil

1965: I Soldi: Avec Sylvia Koscina et Enrico Maria Salerno

1965: Sursis pour un Espion: Avec Dany Robin et Jean Servais

1965: Te Lo Leggo Negli Occhi: Avec Eleonora Bianchi et Dony Baster

1966: Les Combinards: Avec Darry Cowl et Francis Blanche

1966: Baraka sur X13: Avec Sylvia Koscina et Gérard Barray

1967: Killer calibro 32: Avec Peter Lee Lawrence et Hélène Chanel

1969: La Morte sull’alta Collina: Avec Peter Lee Lawrence

1970: Fermate il Mondo… Voglio Scendere: Avec Laura Betti, Barbara Steele et Paola Pitagora

1970: Ehi amigo… sei Morto! (Killer Amigo): Avec Wayde Preston

1971: Cose di Cosa Nostra: Avec Pamela Tiffin et Jean-Claude Brialy

1971: Riuscirà il nostro Eroe a ritrovare il più grande diamante del Mondo?: Avec Ray Danton

 

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