Alice_Joyce

Alice Joyce naît le premier Octobre 1890 à Kansas City dans le Missouri. Son père John Edwards est ouvrier métallurgiste et sa mère Vallie femme de ménage. Ce couple pour qui la vie est dure ne s’entend déjà plus très bien à la naissance d’Alice. Même s’ils auront encore un enfant: un fils cette fois, Frank qui naîtra deux ans plus tard.

Au divorce de leurs parents, les enfants suivront d’abord leur père en Virginie avant de rejoindre leur mère, remariée, à New-York. C’est là que la jeune Alice entrera dans la vie active dès l’âge de 13 ans. Elle sera standardiste et posera pour illustrer les partitions des chansons à la mode. En 1910, le cinéma balbutie. Alice qui a répondu le plus simplement du monde à une annonce pour du travail signe un contrat avec la nouvelle société Kalem qui l’envoie tourner en Californie.

Elle aurait pu d’emblée devenir une star de premier plan en croisant dès son arrivée la route de D.W. Griffith mais celui-ci la renvoie d’un « Qu’est-ce que c’est que cette vache? » La jeune Alice en sera mortifiée des années durant.

Alice Joyce

Fort étrangement, la jeune fille va se retrouver affublée d’une étiquette « western ». Elle se demandera toute sa vie pourquoi. Le fait est là, Alice Joyce va enchaîner les tournages au rythme d’un film par semaine et elle sera toujours digne indienne ou courageuse femme de pionnier.

En 1914, Alice épouse l’acteur Tom Moore qui fut son partenaire plus souvent qu’à son tour et le couple aura une fille Alice Joyce Moore née l’année suivante. Année où son contrat de cinq ans expire chez Kalem. L’actrice passe chez Vitagraph où elle trouvera enfin un meilleur matériel à défendre. En quelques mois, elle devient une des trois stars maisons et il faut bien admettre qu’elle complète magnifiquement l’équipe! Clara Kimball Young est la grande diva Vitagraph. Elle roule des yeux globuleux et joue comme un vampire ressuscité, mimant l’hystérie à la moindre occasion, ne fût-ce que pour demander le sel. Le tout dans les accoutrements les plus invraisemblables. Vient ensuite Norma Thalmadge qui elle, dans un registre plus joyeux a quand même l’air d’avoir avalé tout le cirque Pinder. Alice enfin, parfait contrepied de ces dames qui s’exprime de manière stoïque, avare de gestes et d’effets. Elle est d’une telle sobriété que lorsque son personnage doit hurler, elle préfère tourner pudiquement la tête. A côté d’elle, Garbo fait figure d’hyperactive!

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Ce jeu discret et retenu fait mouche. Et celà d’autant mieux que la très distinguée Alice Joyce est d’une beauté aussi spectaculaire que racée. Elle peut se permettre maintenant de rire du jugement de Griffith! En 1920, lorsque son contrat expire elle est la première dame Vitagraph mais refuse de « rempiler » pour cinq ans, préférant l’indépendance.

Il faut dire que c’est l’année où Alice divorce pour épouser dans la foulée le richissime James B. Regan. Elle prend alors ses distance avec le cinéma et emmène ses filles (une seconde fille lui est née de ce mariage) dans le sillage de ce nouveau mari visiter l’Europe et croiser sur les mers du sud.

Mais le cinéma manque à la riche madame Regan, elle reviendra vers Hollywood faire la fine bouche et ne plus tourner dorénavant que les films qui lui font envie. Elle avoue aussi s’ennuyer dans le mariage et estime essentiel pour une femme d’avoir son indépendance financière. Elle est aussi très fière d’être mère et aime poser avec ses filles et les mêler à sa vie professionnelle, estimant qu’elles font partie de son image publique. Les petites apparaissant d’ailleurs à l’écran pour jouer les enfants des personnages campés par leur mère. Alice Joyce sera une des premières stars à agir de la sorte et acceptera très tôt d’incarner des mères de personnes adultes même s’il n’y a que quelques années de différence réelle entre elle et les autres comédiens jouant ses fils et ses filles

En 1932, le couple divorce, Alice épouse alors le metteur en scène fétiche de Greta Garbo: Clarence Brown.

Son élégance et sa distinction sont maintenant légendaires, Alice est une lady, mais comme pour son amie Norma Thalmadge, le parlant aura raison de sa carrière.

L’actrice aligne trois films en 1930, trois films parlants. Mais on n’a pas joué impunément en silence durant 20 ans, Alice n’a jamais fait de théâtre, elle ne sait pas faire respirer un texte, elle s’exprime de manière monocorde et insipide.

Les dés sont jetés.

Elle restera mariée à Clarence Brown jusqu’en 1945. On lui a maintenant diagnostiqué une malformation cardiaque qui l’astreint au repos et la prive de ses chers voyages.

L’année suivante, en 1946, son break est percuté par un camion, Alice est hospitalisée de longs mois, Clarence Brown se tiendra à son chevet, s’occupera d’elle, des factures et des assurances. Son ex mari ne lui lâcha pas la main durant les neuf heures où elle fut inconsciente.

L’état de santé de l’actrice désormais inactive va encore se compliquer d’une maladie du foie mais c’est une crise cardiaque qui l’emportera le 9 Octobre 1955, seulement quelques jours après son 65ème anniversaire. Son premier mari l’avait précédée dans la tombe de quelques mois à peine.

Ses filles vivaient l’une à Paris l’autre en Idaho, elles se retrouvèrent aux obsèques de leur maman et eurent la surprise de recevoir les fastueux bijoux que celle-ci avait glanés au cours de sa vie de star et de femme de milliardaire et qu’elle avait conservés à leur intention.

Elles choisirent d’inhumer leur mère au cimetière de San Fernando et feront rapatrier la dépouille de leur grand’mère Vallie décédée en 1938 et inhumée à Rosedale pour qu’Alice Joyce repose pour l’éternité avec sa chère maman.

Sa fille Alice Joyce Moore ne survivra que cinq ans à sa mère, elle décède en 1960 à 45 ans.

Celine Colassin

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QUE VOIR?

1917: La Féminité, la Gloire de la Nation: ce film est aujourd’hui perdu

1917: Un Vase d’Albâtre: Ce film est aujourd’hui perdu

1918: Au plus Offrant: Avec Percy Permanent et Mary Murphy

1918: The Triumph of the Weak (perdu)

1919: La Vengeance de Durand (perdu)

1919: Le Lion et la Souris: avec Conrad Neagle (perdu)

1920: The Vice of Fools: (perdu)

1923: The Green Goddess: avec Jetta Goutal

1924: La Passionnante Aventure: D’Alfred Hitchcock

1925: The Home Maker: avec Clive Brook

1925: Stella Dallas: Qui pouvait d’autre qu’Alice être la belle mère parfaite et distinguée à qui Stella (Belle Bennett) confie sa fille?

1926: The Ace Of Cads: avec Adolphe Menjou

1928: The Rising Generation (perdu)

1930: Song o’My Heart: Avec John MacCormak et Maureen O’Sullivan

 

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