La carrière de Carole Lesley commence par une scène digne d’un film Hollywoodien. Une jeune fille de 14 ans se sauve de chez elle sous une pluie battante avec seulement quelques cents en poche, fermement décidée à ne plus jamais revenir et devenir une star.
Maureen Rippingale qui s’enfuit ainsi de chez elle un jour de pluie est née le 27 mai 1935 à Chelmsford en Angleterre. Elle trouvera des emplois dans des cabarets. Elle deviendra modèle nu sous le nom de Leslie Carol. Elle tournera des petits rôles dans des films. Le temps de gagner suffisamment d’argent pour gagner Paris. La belle espère y devenir mannequin de haute couture et mettre ainsi plus de distance encore entre elle et sa famille.
Paris ne fera pas à la belle Anglaise l’accueil triomphal espéré. La jeune fille regagnera Londres où on la verra souvent aux grandes premières, divinement habillée par les couturiers. Comme si son métier était d’orner ces galas qui risqueraient d’être ennuyeux si de somptueuses créatures n’étaient pas là pour sourire aux photographes et saluer les invités. Une coupe de champagne à la main, le sourire aux lèvres, le vison sur le dos et le soutien -gorge parfaitement garni, voilà le concept. Eva Bartok est alors logée à la même enseigne. Elles sont actrice, certes. Cela justifie leur présence. Mais aucun de ces prestigieux convives ne serait capable de citer le titre d’un seul de leurs films.
Devenue Carole Lesley, notre jolie blonde fera la rencontre de l’acteur Richard Todd dont elle restera très proche des années durant. On la retrouve au festival de Cannes 1958. Mais cette année là, Jayne Mansfield minaude sur la croisette, au palais des festivals et dans la piscine de la Begum avec ses bikinis qui craquent et sa bouée Donald Duck pour ne pas se noyer. Autant dire que Carole Lesley qui malgré la meilleure volonté du monde n’a jamais réussi à être vulgaire passe complètement inaperçue dans ses robes parfaitement coupées.
Elle restera pourtant une grande habituée des galas, des festivals et des grandes premières où on la retrouve divinement habillée devisant aimablement avec John Kennedy, la princesse Margaret ou lord Snowdon.
Ses films ne lui apportant qu’une notoriété très moyenne, la belle Carole Lesley abreuve très gentiment la presse pour messieurs de ses photos légères où l’on peut admirer à la fois sa plastique exceptionnelle mais son maintient qui l’est tout autant. Elle serait sans doute devenue la Marilyn anglaise si Diana Dors et Belinda Lee ne se disputaient pas déjà le titre! En 1964, Carole épouse un certain Michael Dalling et se retire d’une vie artistique où elle était déjà fort peu présente. La presse suivait déjà depuis longtemps les péripéties de sa vie privée et de ses fiançailles avec monsieur Dalling. En Juin 1963, alors que tout allait pour le mieux semblait-il pour le futur couple, Carole tente de mettre fin à ses jours en se taillant les veines au rasoir. Elle ne doit qu’à une visite fortuite de sa mère d’être sauvée in extremis.
Et parce que des journalistes la guettent à la sortie de l’hôpital avec sa maman et ses pansements, elle leur offre une magnifique crise de nerfs en direct. La presse titrera fort délicatement « Carole Lesley: Le sort presque banal de toutes ces filles trop belles qui échouent au cinéma »
Cette femme à la beauté exceptionnelle sera retrouvée sans vie le 28 Février 1974, elle s’était donné la mort avec une surdose de barbituriques. Elle avait 38 ans.
Celine Colassin
QUE VOIR?
1949: Trottie True: Avec Jean Kent, Lana Morris et Hugh Sinclair
1957: Dangereusement Vôtre: Avec Frankie Vaughan
1957: Woman in a Dressing Gown: Avec Sylvia Syms et Yvonne Mitchell
1958: No Trees in the Street: Carole Lesley: Avec Herbert Lom
1961: Three on a Spree: Avec Jack Watling et Renée Houston
1961: Doctor in Love: Avec Leslie Philips et Craig
