Le 13 Janvier 1895, la famille Crabbe est en joie! Leur petite Jeanne Berthe Adolphine est née! Et dans cette aimable famille parisienne, on aurait été bien étonne si une cartomancienne de passage avait prédit que la petite vagissant dans son berceau deviendrait une des actrices incontournables du théâtre et du cinéma français du siècle à venir sous le pseudonyme de Jane Marken. Et en lisant ces lignes on est en droit d’être aussi étonnés que les Crabbe! Jane Marken, ce n’est pas Brigitte Bardot! Certes, mais qui est Brigitte Bardot face à Jane Marken? Brigitte est sa fille dans « Le Trou Normand », le premier film de Brigitte et elle est aussi Juliette, l’orpheline dévergondée que la dame Marken sort de l’orphelinat « à l’essai » dans « Et Dieu Créa la Femme », mais à part ça?
La jeune Jeanne rêva très tôt de théâtre, ce qui faisait se gondoler les invités dans les dîners de famille! Une actrice chez les Crabbe! Quelle idée saugrenue! Pourquoi pas une danseuse de cancan? Alors, un soir, après un de ces fameux dîners, ne supportant plus d’être moquée, Jeanne quitta la table, telle Sarah Bernhard dans ses grands moments, puis revint un instant plus tard un livre à la main. Elle lut à l’assemblée un poème de Victor Hugo. Il régnait un silence de tombeau lorsqu’elle eut terminé sa lecture, et devant les yeux aussi écarquillés que les bouches étaient ouvertes, elle lança un « Et Alors? Et maintenant? »
C’était d’accord, Jeanne serait actrice!
Elle étudia donc l’art dramatique et fut engagée ensuite à l’Odéon où elle jouait les jeunes premières aidée en cela par un avantageux physique de poupée de porcelaine. L’Odéon avait sa très grande dame, Paule Andral. Paule était si proche de la grande Réjane que dans Paris on jasait, d’autant que Polaire et Colette n’étaient jamais bien loin et que Réjane avait installé Marcel Proust chez elle . Et Paule prit la ravissante mademoiselle Crabbe sous son aile! Avouons que l’on peut être plus mal parrainée dans vie! Marcel Proust, Réjane, Colette, Polaire et Paule Andral!
Jane Marken, fit dit-on courir le tout Paris en étant tout simplement divine dans « Le Mariage de Figaro » Elle était adorable et ses charmes d’une scandaleuse fraîcheur mirent en émoi le cœur de Jules Berry, acteur déjà célèbre. Jane tomba alors follement amoureuse de l’un des personnages les plus fantasques de Paris, ledit Jules Berry, Marie Louis Jules Paulfichet pour l’état civil. L’acteur, de douze ans l’aîné de Jane la subjugua complètement comme il subjugua le public durant cinquante ans! La faconde, le culot et il faut bien dire le talent remplaçaient très avantageusement le physique de bellâtre chez l’acteur dont toutes les femmes étaient folles!
Il exigea de la jolie vedette dont il venait de faire la conquête qu’elle abandonne son métier pour n’être qu’à lui, ce qui signifiait à sa totale dévotion. Jane accepta, elle l’aimait. Tous les espoirs lui étaient pourtant permis, elle avait d’ailleurs tenu en 1916 un beau grand premier rôle au cinéma dans un film au titre suffisamment explicite: « La Source de Beauté ». Mais Jules Berry n’était pas un homme fantasque et déroutant qu’à la scène. La vie elle-même était pour lui un autre de ses théâtres, et peut-être bien son préféré. Fanatique des tapis verts, il perdait des sommes folles au jeu. Plus tard il lui arrivera d’avoir quatre à cinq films à tourner pour combler le déficit de son compte en banque, chose dont il se souciait comme d’une guigne.
Jane se contentait d’aller applaudir son divin seigneur et maître aux soirs de première. Puis, comme l’ennui la faisait grossir elle resta chez elle et grossit encore un peu plus. Un jour du début des années 30, il ne reste pas une seule boîte de sardines chez le couple. Jane est seule à la maison, face au vide abyssal du garde-manger. Son Jules est disparu depuis plusieurs jours. On sonne. Le cœur serré, sait-on jamais avec Jules, Jane ouvre. C’est la concierge qui monte le courrier. Et parmi les lettres enflammées d’admiratrices dans le même état, la facture de carrossier Delage chez qui l’acteur a commandé une décapotable dessinée pour lui et construite à un seul exemplaire. Jane griffonna un mot qu’elle laissa sur la table de la cuisine « J’ai assez ri! », mit son manteau avant que les huissiers ne s’en emparent et fila à l’Odéon retrouver ses copines!
L’histoire avait quand même duré plus de dix ans et il n’y avait pas que la Delage qui avait mis le feu aux poudres. Jules Berry avait connu un succès foudroyant avec son premier film parlant. Il y donnait la réplique à Suzy Prim, le public les réclamait à corps et à cri, ils devenaient inséparables au cinéma, sur scène et dans la vie. Jane était fauchée, elle était trompée, elle avait perdu sa beauté, sa réputation et douze ans de sa carrière à attendre le bon plaisir de l’ineffable! Elle s’était retirée en 1920, elle revient en 1932! Grâce à ses relations elle retrouve du travail mais elle n’a plus la jolie silhouette de petit trottin des années vingt. Elle a l’intelligence de forcer encore un peu la note et s’attaque au répertoire des matrones et des concierges. Répertoire où il n’est guère facile de briller.
Mais Jane Marken est une actrice de première force, frustrée d’une carrière qui lui est passée sous le nez et confrontée à Suzy Prim qui fait courir le tout Paris, qui aime tant jouer les grandes mondaines et à l’occasion, pourquoi pas, descendre le grand escalier des Folies Bergères!
Jane Marken a moins d’arguments, il faut qu’elle soit meilleure, elle le sera!
En 1933, Paule Andral la place sur un de ses films « Le Maître des Forges » dont Gaby Morlay est la vedette, Paule y joue sa mère, Jane Marken s’engouffre. L’année suivante elle joue la dévouée Prudence pendant qu’Yvonne Printemps crachote sa « Dame Aux Camélias ». Les choses démarrent. Elles vont s’accélérer. Il faudra plus de dix ans, presque vingt pour que Jane Marken devienne une des actrices fétiches du cinéma français que s’arrachent les plus grands. Gabin et Fernandel en sont fous, Marcel Carné la vénère, elle fascine Jouvet, elle est l’idole de Fernand Gravey. Michèle Morgan et Simone Signoret se régalent à l’idée de jouer avec elle, elle sera la mère des deux!
Et bien sûr elle ne joue pas avec Jules Berry et avec Suzy Prim encore moins! Ainsi elle est des films de Carné mais pas dans « Le Jour se Lève », ni « Les Visiteurs du Soir » puisque Jules Berry y tient un rôle.
Tout le monde aime Jane Marken, et même vous qui lisez ces lignes, vous allez voir combien…vous aussi vous la connaissez et vous l’aimez,
Dans « Gueule d’Amour » elle est madame Cailloux la patronne du restaurant se peignant les ongles pour plaire aux militaires « au lieu de trancher le saucisson » et surtout plaire à « Gueule d’Amour-Gabin ». Dans « Un grand amour de Beethoven » elle est la logeuse de Beethoven Harry Baur qui chante ses airs sans qu’il les entende et lui paye son terme en lui lançant des œufs à la tête ce qui la fait hurler de rire. Dans « Hôtel du Nord » elle est madame Lecouvreur, la patronne de l’hôtel qui recueille Annabella la jeune suicidaire après avoir recueilli un petit orphelin de la guerre d’Espagne. Dans « Paradis Perdu » c’est elle la concierge qui veille sur la petite fille de Fernand Gravey, laquelle grandira pour devenir Micheline Presle. Dans « Les Enfants du Paradis » elle est madame Hermine, la logeuse au cœur tendre « Oh! monsieur Frédéric! » Dans « Copie Conforme » elle est la concierge qui donne les clés d’un appartement contre un compliment bien tourné de Louis Jouvet en livreur d’armoires. Elle est madame Pelou, la mère de Chéri dans le film éponyme.
« Comment trouves-tu mon nouveau bonnet? Très dix-huitième siècle, non? Alors quelle tête me fait-il? madame de Pompadour?
« La tête d’un vieux forçat! »
« Oh! Tu as la dent dure! »
Dans « Dédée d’Anvers » elle se prostitue avec beaucoup de bonne volonté. « Tu vas en ville? Ramène-moi un rouge à lèvres, le même que d’habitude, « Jeune Fille »…Une recharge, hein! J’ai le tube! » Dans « La Marie du Port » elle est l’aubergiste qui, une nouvelle fois face à Gabin débine tous ses concitoyens le temps d’éplucher trois carottes avec le sourire entendu de ceux qui ne parlent jamais des autres.
Dans « Lady Paname », elle est l’épouse de Jouvet, encore lui, qui lui explique à son grand ravissement que s’il la trompe avec des jeunes filles c’est pour se rappeler sa beauté d’autrefois à laquelle il est fidèle. Dans « Retour à la Vie », Elle est la gentille tante Berthe qui mouille des tonnes de mouchoirs devant l’état de morte vivante de sa soeur Emma rentrée de Dachau « Et ses genoux, ses pauvres genoux…Deux pics sous les draps » Elle pleurniche face à Bernard Blier. Déjà.
Dans « Caroline Chérie » elle est la « bonne nourrice » de Martine Carol qu’elle enverrait bien à la guillotine pour avoir été une petite fille capricieuse. « Je ne vous veux pas de mal mais c’est tout! » Dans « Knock », elle est l’épouse du pauvre médecin de campagne qui cède son cabinet à…Louis Jouvet! Dans « Le Trou Normand », je l’ai dit déjà, elle est la charcutière cupide du village et mère de Brigitte Bardot.
Dans « Chiens Perdus Sans Collier » elle retrouve Gabin, elle est une bonne dame de l’assistance publique qui minaude au nom des enfants en se mettant à la troisième personne « Oui, nous avons volé, une fois…Du chocolat…Nous avions faim! » et Gabin: « Arrêtez de dire nous c’est ridicule et en plus c’est bête et ca m’énerve« . Et elle, imperturbable: « Oui, nous allons rentre si monsieur le juge veut bien car nous n’avons pas beaucoup dormi ces jours-ci et nous sommes bien fatigués! ».
Dans « Et Dieu Créa la Femme » elle retrouve Brigitte Bardot qu’elle a sortie de l’orphelinat.
Dans « Pot Bouille » elle tient un rôle d’anthologie où elle explique à sa fille Dany Carrel comment « mettre le grappin » sur un mari. Et puis, a la fin d’un discour qui est un véritable mode d’emploi de la prostitution, elle lance à son mari, outrée: « Et vous, ne laissez pas traîner partout ce genre de lectures, il y a dans ces journaux des articles qui ne sont pas pour les jeunes filles! »
Dans « Le Miroir à Deux Faces », c’est elle qui passe une petite annonce matrimoniale pour caser sa fille laide Michèle Morgan avec l’instituteur Bourvil. Dans « Maxime » elle est Coco Naval, une cocotte sur le retour qui flanque la honte à Charles Boyer devant…Michèle Morgan.
Il y en a tant des films avec Jane Marken. Ils ne sont pas tous des chef d’œuvres même si dans sa carrière les chefs d’œuvres sont nombreux, mais son grand moment, son grand rôle, sa revanche sur la carrière avortée c’est Yves Allégret qui le lui offre dans « Manèges » où elle est la mère veule à souhait de Simone Signoret elle-même vulgaire à mourir.
Yves Allégret lui aussi adorait Jane Marken à un point tel que nombreux étaient ceux qui croyaient qu’elle était sa compagne de vie. Ils durent être bien perplexes en voyant Jane, Simone et Bernard Blier partenaires coup sur coup dans « Dédée d’Anvers » et « Manèges » deux films dirigés par Yves Allégret. Deux tournages où de leur aveu même ils ont ri comme des dingues du premier au dernier jour!
Au début des années 50, Jane Marken grâce aux deux films d’Allégret est vraiment une très grande vedette. Elle est très présente au théâtre et lorsqu’elle ne tourne pas elle est en tournée, toujours avec un succès. Elle est particulièrement adorée du public belge et passe régulièrement au théâtre du Vaudeville dans les galeries Saint Hubert de Bruxelles. Or, Jules Berry avait à ses débuts signé un contrat de dix ans avec le théâtre des Galeries dans ces mêmes galeries Saint Hubert, les deux théâtres se font face à une centaine de mètres près. Jane Marken a la satisfaction de jouer « en face ». Le spectacle terminé, elle n’aime rien tant que d’aller manger des moules chez Léon à deux pas de là. C’est son péché mignon, son autre péché mignon étant d’avoir trouvé un petit chemin qui l’emmène directement rue des Bouchers sans devoir passer « devant le théâtre de l’autre »!
Jane Marken a peut-être raté une autre grande occasion de briller d’un éclat plus éblouissant dans les mémoires.
En 1936 elle a un rôle important dans « Une Partie de Campagne » de Jean Renoir. Le cinéaste s’inspire de l’œuvre de son père, le peintre Auguste Renoir pour une sorte de « Déjeuner sur l’herbe » impressionniste. Jane, commerçante, en pique-nique du dimanche, y tance vertement sa fille Sylvia Bataille sur la conduite à tenir… avant de se laisser elle-même volontiers culbuter dans l’herbe folle par un beau aux moustaches en guidon de vélo.
Le film ne pouvait se tourner qu’en décors naturels, mais l’été 1936 pour être le premier été des congés payés n’en fut pas moins un des étés les plus pourris du siècle! La Marne sortit de son lit et en Septembre le film n’était pas fini. La pluie non plus. Chacun retourna à ses obligations professionnelles et le film ne fut jamais terminé. Il sera malgré tout monté près d’un demi siècle plus tard et le monde découvrit un chef d’œuvre absolu mais amputé de la moitié de son action.
La carrière de Jane au cinéma commence dès 1912 avec « La Course aux Millions » où elle donne la réplique très muette à Maurice Luguet, le père d’André Luguet! Elle est la ravissante infirmière veillant sur les derniers soupirs d’un mourant riche à millions.
Elle se termine en 1964 avec « Patate » entre Jean Marais, Danielle Darrieux, Anne Vernon et…Sylvie Vartan!
Après ce film, Jane qui approche des 70 ans prend ses distances avec le cinéma. Mais elle avait découvert la télévision en 1960 avec une adaptation de Cyrano de Bergerac où la belle Françoise Christophe jouait Roxanne et où elle était la duègne. L’expérience lui avait plu et après sa retraite de film, elle tourna encore deux séries pour la télévision « Les Aventures de Robinson Crusoé » et « L’Ami Fritz » avec Dominique Paturel.
La dame ensuite se retire discrètement. Le public habitué à la retrouver régulièrement ne s’en inquiéta pas, s’attendant à la revoir tôt ou tard au détour d’un film. Un court entrefilet dans la presse du 1 Décembre 1976 apprenait sa mort à l’âge de 81 ans.
Plus tard on saura que sa fin fut solitaire. Jane Marken fut incinérée selon ses vœux et ses cendres placés dans le columbarium du père Lachaise. Ce reposoir à célébrités ne jugea pas utile de conserver ses cendres et s’en débarrassa. Jane Marken n’était pas assez touristique. Jane n’avait pas de famille qui puisse renouveler la concession et l’oubli se fit.
Celine Colassin
QUE VOIR?
1912: La Course aux Millions: Avec Maurice Luguet et René Navarre
1916: La Source de Beauté: Avec Léon Mathot
1919: Madame et son Filleul: Avec Fernande Albany et Louis Baron fils
1933: Le Maître des Forges: Avec Gaby Morlay et Paule Andral
1933: La Guerre des Valses: Avec Fernand Gravey, Madeleine Ozeray et Janine Crispin
1934: La Dame aux Camélias: Avec Yvonne Printemps et Pierre Fresnay
1935: Napoléon Bonaparte: Avec Albert Dieudonné, Gina Manès et Damia
1935: Ferdinand le noceur: Avec Fernandel et Paulette Dubost
1936: La Marmaille: Avec Florelle et Pierre Larquey
1936: Un grand amour de Beethoven: Avec Harry Baur, Annie Ducaux et Jany Holt
1936: Une Partie de Campagne: Avec Sylvia Bataille
1937: Gueule d’Amour: Avec Jean Gabin
1938: Hôtel du Nord: Avec Arletty, Annabella et Louis Jouvet
1938: Les Trois Valses: Avec Yvonne Printemps et Pierre Fresnay
1938: Remontons les Champs Elysées: Avec Sacha Guitry, Lucien Baroux et Jeanne Boitel
1940: Paradis Perdu: Avec Micheline Presle, Fernand Gravey et Elvire Popesco
1943: Adrien: Avec Fernandel et Paulette Dubost
1943: L’Eternel Retour: Avec Jean Maris et Madeleine Sologne
1943: Lumière d’Eté: Avec Madeleine Robinson et Pierre Brasseur
1944: Les Petites du Quai aux Fleurs: Avec Odette Joyeux, Louis Jourdan et Bernard Blier
1945: Falbalas: Avec Micheline Presle et Raymond Rouleau
1945: Les Enfants du Paradis: Avec Arletty et Pierre Brasseur
1946: Petrus: Avec Simone Simon et Fernandel
1946: Les Portes de la Nuit: Avec Nathalie Nattier, Yves Montand et Serge Reggiani
1946: Le Pays sans Etoiles: Avec Jany Holt et Gérard Philipe
1946: L’Idiot: Avec Edwige Feuillère et Gérard Philipe
1946: L’Homme au Chapeau Rond: Avec Raimu et Gisèle Casadesus.
1946: Nuits d’Alerte: Avec Hélène Perdrière et Roger Pigaut
1947: Le Beau Voyage: Avec Renée Saint Cyr et Pierre Richard Wilm
1947: Copie Conforme: Avec Louis Jouvet
1947: L’amour autour de la maison: Avec Maria Casarès et Pierre Brasseur
1948: Clochemerle: Avec Felix Oudart et Saturnin Fabre
1948: La Femme que j’ai Assassinée: Avec Micheline Francey et Charles Vanel
1948: Dédée d’Anvers: Avec Simone Signoret, Bernard Blier et Marcel Dalio
1949: Retour à la Vie: Avec Bernard Blier et Helena Manson
1949: Le Secret de Mayerling: Avec Dominique Blanchar, Jean Marais et Claude Farell
1950: Lady Paname: Avec Suzy Delair et Louis Jouvet
1950: Manèges: Avec Simone Signoret et Bernard Blier
1950: Ma Pomme: Avec Maurice Chevalier et Maurice Ronet
1950: Chéri: Avec Marcelle Chantal et Jean Desailly
1950: La Marie du Port: Avec Jean Gabin
1951: Boîte de Nuit: Avec Claudine Dupuis, Junie Astor et Alfred Rodes
1951: Knock: Avec Louis Jouvet et Jean Brochard
1951: Caroline Chérie: Avec Martine Carol
1951: Chacun Son Tour: Avec Michèle Philippe, Robert Lamoureux et Marthe Mercadier
1951: Dupont Barbès: Avec Madeleine Lebeau et Henri Vilbert
1952: Monsieur Taxi: Avec Michel Simon
1952: Le Trou Normand: Avec Brigitte Bardot et Bourvil
1953: Maternité Clandestine: Avec Dany Carrel et Dora Doll
1953: Capitaine Pantoufle: Avec Marthe Mercadier et François Perier
1955: Chiens Perdus sans Collier: Avec Jean Gabin
1956: Marie Antoinette Reine de France: Avec Michèle Morgan
1956: Et Dieu Créa la Femme: Avec Brigitte Bardot, Curd Jürgens et Jean Tissier
1956: Pitié pour les Vamps: Avec Viviane Romance et Giselle Pascal
1957: Pot Bouille: Avec Dany Carrel et Gérard Philipe
1957: Les Trois font la Paire: Avec Sophie Desmarets et Michel Simon
1957: L’Auberge en Folie: Avec Geneviève Kervine et Rudy Hirigoyen
1958: Le Miroir à Deux Faces: Avec Michèle Morgan et Bourvil
1958: Maxime: Avec Michèle Morgan et Charles Boyer
1958: Prison de femmes: Avec Danièle Delorme
1959: Des Femmes Disparaissent: Avec Magali Noël, Estella Blain et Robert Hossein
1959: Ce Corps tant Désiré: Avec Belinda Lee, Dany Carrel, Daniel Gélin et Maurice Ronet
1960: Interpol contre X: Avec Maria Vincent et Howard Vernon
1964: La Bonne Soupe: Avec Annie Girardot et Marie Bell
1964: Patate: Avec Danielle Darrieux, Anne Vernon et Sylvie Vartan