marie sabouret

Les affres de la guerre terminés, le cinéma, sans doute pour exorciser les filles-mères et les femmes tondues mit un point d’honneur à déifier la grande bourgeoise de chez Dior. L’actrice française libérée est une actrice haute couture à qui il ne viendrait pas à l’idée de se prostituer ou même de dire un gros mot! Michèle Morgan et Danielle Darrieux sont le nec le plus ultra de cette tendance. Simone Renant et Renée St Cyr sont là pour compléter cette distinguée brochette et quelques chicissimes nouvelles venues briguent ces élégants lauriers telles Elina Labourdette, Françoise Christophe ou la pauvre Marie Sabouret.

Marie naît à La Rochelle le 31 Janvier 1924.

Tenaillée par une solide vocation, elle fait son entrée à la Comédie Française en 1946. Elle a 22 ans.

En 1952, elle rejoint le plateau d’un film destiné à devenir cultissime: « Violettes Impériales » avec Luis Mariano et une nouvelle venue qui ne tardera pas à atteindre les sommets de la gloire: L’espagnole aux yeux de velours Carmen Sevilla. Mais le véritable amour, la grande passion de Marie Sabouret c’est le théâtre et elle préfère ô combien jouer les grandes dames dans la maison de Molière que de servir la soupe à Luis Mariano dans une opérette filmée sur un livret de Francis Lopez! Mais enfin, même Edwige Feuillère, la dame des dames, ne déteste pas, parfois faire filmer sa technique pour l’éducation des générations futures, Marie Sabouret, donc, y consent elle aussi.

marie sabouret

Devenue sociétaire en 1953, il existe donc quelques films avec à leur générique  » Mademoiselle Marie Sabouret de la Comédie Française ». C’était alors une mention obligatoire qui signifiait que l’acteur ou l’actrice avait effectivement tourné pour le cinéma avec la permission  expresse de la maison de Molière dont il était membre.

Marie Sabouret  nous montre d’ailleurs ce qu’elle sait faire face à la caméra dans « Du rififi chez les hommes » de Jules Dassin en 1955. Dame à la profession douteuse, elle est dépouillée de ses bijoux de la place Vendôme, de son vison de chez Revillon et de ses dentelles arachnéennes par Jean Servais qui, lorsqu’elle est nue la fouette sans ménagements et la jette ensuite sur le palier d’un immeuble populaire de Ménilmontant (C’est d’ailleurs ça le pire!). Ménilmontant! Pourquoi pas Barbès?

Marie Sabouret

Il faut bien admettre hélas que le cinéma ne donne pas grand-chose à Marie pour qu’elle s’y défende et pourquoi pas se prenne d’intérêt pour ce mode d’expression. Ses rôles dans « La Belle Otéro » et dans « Frou-Frou » sont tellement semblables qu’on se demande pourquoi elle a changé de robe pour passer de l’un à l’autre!

Il est cependant certain pour tout le monde, public et professionnels que la belle et talentueuse Marie Sabouret est une actrice qui saura attendre son heure et montrer de quoi elle est capable.

Elle n’en aura hélas pas le temps. Le destin lui réserve un sort funeste et l’actrice qui savait si bien mourir sur scène s’éteint à 36 ans, le 23 Juillet 1960 à Saint Jean de Luz où elle se reposait. La leucémie qui la rongeait l’avait éloignée des scènes et des plateaux depuis plus d’un an déjà.

Celine Colassin

marie sabouret

QUE VOIR?

1952: Violettes Impériales: avec Luis Mariano et Carmen Sevilla

1953: Les Trois Mousquetaires: Marie en Anne d’Autriche avec George Marchal, Bourvil et Yvonne Sanson

1954: La Belle Otero: Avec Maria Felix (En Diane de Nemours en qui tout le monde reconnut Liane de Pougy)

1954: Si Versailles m’était Conté: en Mademoiselle de Lamballe

1955: Du Rififi chez les Hommes: de Jules Dassin avec Jean Servais

1955: Frou-Frou: Avec Dany Robin

1958: Le Gorille vous Salue Bien

1958: Le bourgeois gentilhomme: Avec Louis Seigner

 

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