maruschka detmers

Maruschka Detmers est une des seules comédiennes hollandaises à avoir été réellement célèbre dans le cinéma français.

Elle vient au monde à Schoonebeek en Hollande le 16 Décembre 1962. Elle a 17 ans lorsqu’elle débarque à Paris comme jeune fille au pair. Une impulsion, un coup de tête. Elle n’est pas tombée loin du cours Florent. Un hasard. Elle s’y inscrit. Une impulsion. Moitié pour le plaisir du jeu, moitié pour apprendre le français. Classe de Francis Huster. La tuile. C’est lui qui la fait engager pour un bout de rôle sur un de ses films « Le faucon ». Elle fera ensuite de vrais débuts et plutôt fracassants en 1983 dans un film de Godard qui n’avait plus rien fracassé depuis longtemps : « Prénom Carmen ». Adjani avait commencé le film et envoyé bouler « le maître ».

Cette année là, Carmen est mise à toutes les sauces, Carmen est tendance. Celle de Godard rafle le lion d’or à Venise et offre à nos convoitises de cinéphiles les deux sublimes nouvelles venues que sont Maruschka et Myriem Roussel à défaut d’un film savoureux.

Aussitôt le cinéma s’entiche de cette superbe jeune femme, sorte de réponse mince à la Sophie Marceau de l’époque et les réalisateurs les plus éclectiques font appel à elle, de Jacques Doillon à Gérard Oury.

maruschka detmers

Elle provoque son mini scandale après avoir beaucoup posé nue lorsqu’en 1986 on apprend que « enfin » une actrice « sérieuse » fera dans un film « normal » une fellation à l’écran. A savoir la belle Maruschka Detmers dans une nouvelle version du « Diable au Corps ». Le cinéma des années 80 est alors bien loin des recherches libertaires et pseudo érotiques des années 70 menées par Sylvia Kristel et louche maintenant du côté des effets spéciaux. le scoop tombe aussi platement qu’une crêpe à côté de la poêle. Le réalisateur Marco Bellocchio avait laissé Maruschka et son jeune partenaire Federico Pitzalis seuls dans un décor avec une caméra qui tournait. Maruschka eut, semble-il, une autre « impulsion ».  Le film fut présenté au festival de Cannes à une heure exceptionnellement tardive pour un côté plus « nuits interdites ». On en parla évidemment beaucoup…Jusqu’au lever du jour qui amena d’autres distractions. Maruschka s’obstinant à dire que ces scènes passionnées, et celle-là en particulier « servaient l’histoire ».

Il y eut donc les cinéphiles qui ne virent pas l’intérêt d’une nouvelle version d’un film encore dans toutes les mémoires et mené par Gérard Philipe et Micheline Presle. Pourquoi ne pas refaire « Hôtel du Nord » avec Clavier et Anémone tant qu’on y est? Ceux qui ne virent pas le film dont le seul critère d’intérêt devenait cette histoire de fellation montée en épingle (si j’ose dire) et ceux enfin qui le virent pour cette même raison et furent très déçus de cette scène qui ne dure qu’une infime seconde. Maruschka bien entendu vivement questionnée sur cet agissement filmé argumenta que son partenaire dans le film était également son partenaire dans la vie et que le « petit numéro » de provocation avait donc été mûrement et maintes fois répété.

maruschka detmers

Maruschka dont le rire joyeux et tonitruant était maintenant célèbre tourna encore, donna d’égale à égal la réplique à Gérard Depardieu, vécut une longue histoire avec le comédien Thierry Fortineau qu’elle rencontre en 1991 et qui sera le père de sa fille Jade Fortineau, elle aussi comédienne aujourd’hui.

Son nom disparaîtra pourtant peu à peu du haut des affiches et, comme la plupart des beautés filmées des années 80, elle peine à trouver un nouveau souffle à l’écran, subissant le même sort que Gabrielle Lazure, Myriem Roussel, Sophie Duez, Géraldine Danon ou Clio Goldsmith.

Elle vivra une autre liaison avec son analyste qui la suivait depuis dix ans et lorsqu’elle reprend sa liberté à bientôt 50 ans, si on la voit régulièrement à la télévision ou au théâtre, le cinéma ne lui a pas encore donné le grand rôle qui lui permettra de faire la rentrée qu’elle mérite.

Maruschka Detmers, toujours aussi magnifiquement belle, alors, se tâte.

l’actrice songe à tenter sa chance dans son pays natal, tourner dans sa langue maternelle est un nouveau défi qui lui fait envie.

Celine Colassin

maruschka detmers

QUE VOIR?

1983: Prénom Carmen: Avec Myriem Roussel

1983: Le Faucon: Avec Francis Huster

1984: La Pirate: Avec Jane Birkin

1984: La Vengeance du Serpent à Plumes: Avec Coluche

1986: Le Diable au Corps: Avec Frederico Pitzalis

1987: Y’a bon les blancs: Avec Michèle Placido

1988: Anna’s War: Avec Ellen Burstyn et Donald Pleasance

1989: Deux: Avec Gérard Depardieu

1989: Comédie d’Eté: Avec Remi Martin, Nelly Borgeaud, Jean-Claude Brialy et Mila Parély

1994: Elles n’oublient jamais: Avec Thierry Lhermitte

1996: Méfie-Toi de l’Eau qui Dort: Avec Robin Renucci

1998: Rewind: Avec Niels Arestrup

2008: Nos Dix-Huit Ans: Avec Michel Blanc et Bernadette Lafont

2015: Ventoux: Avec Kasper van Kooten

 

 

 

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