Michèle Carey est une jolie comète des années soixante.
Cette délicieuse personne vint au monde le 26 Février 1943 à Annapolis, capitale du Maryland. »Jeune soliste » locale, elle se fera applaudir très tôt au piano et la presse parlera d’elle comme d’un petit prodige.
J’ignore par quel biais elle fit la rencontre d’Howard Hawks en 1965. Ce vieux briscard l’amena à Hollywood et la mit au secret durant six mois en en parlant à tout le monde. Cette technique qui avait fait ses preuves 25 ans plus tôt avec Lauren Bacall laissa cette fois Hollywood dans une indifférence totale. Quant aux plus curieux qui souhaitèrent savoir à quoi la « découverte miraculeuse » ressemblait, il leur suffisait de tourner le bouton de leur téléviseur puisque la belle était déjà passée pas mal de fois au petit écran.
Hawks qui n’avait plus les réflexes de ses vingt ans trouva enfin un écrin digne de sa chère Michèle: un western sans intérêt mais entre Robert Mitchum et John Wayne!
Bien sûr ces deux là sont des stars immenses. Mais nous sommes en 1965. Eux non plus ne sont plus des gamins et une nouvelle génération de durs des écrans est venue les supplanter. Il semble en effet que le métier de héros soit soumis aux mêmes fluctuations que celui de starlette: Les modes changent. Les jeunes poussent les vieux.
On respecte John Wayne à peu près comme on respecte le colisée, mais au cinéma on va voir James Caan, Robert Redford, Paul Newman ou Warren Beatty. Pas forcément ces deux vieux pépés qui se tirent dessus à la winchester! Bref, « Eldorado » ne bouleversa pas l’industrie du film et Michèle non plus.
Dès 1968, si elle est à l’affiche de « The sweet ride » avec Anthony Franciosa, c’est une certaine Jacqueline Bisset pour la première fois dans un premier rôle et à peu près la dernière dans l’exercice du bikini qui lui dame le pion. Jacqueline fut nommée aux golden globes pour cette intéressante exhibition en bord de mer. Michèle ne fut pas mentionnée.
Elle tourna encore un peu, donna la réplique à Sinatra et à Elvis Presley (pas dans le même film) et qui eux non plus n’étaient plus en rodage. Puis elle retourna à la télévision et à son piano après avoir mené contre Raquel Welch une petite guéguerre de bikinis dont la principale intéressée ne sembla pas s’apercevoir.
Michèle avait 76 ans lorsqu’elle s’éteignit le 21 novembre 2018.
Celine Colassin.
QUE VOIR?
1966: Eldorado: Avec John Wayne et Robert Mitchum
1968: The Sweet Ride: Avec Jacqueline Bisset et Michael Sarrazin
1971: Dirty Dingus Magee: Avec Frank Sinatra et George Kennedy