Le 26 Juillet 1950, Susan Melody George vint au monde à Londres. Tous ses biographes s’accordent à dire que cette gracieuse demoiselle fit de très juvéniles débuts à la télévision à l’âge de quatre ans. Il ne m’appartient pas de mettre en doute leurs informations et encore moins leur bonne foi. Mais en ce qui me concerne, je ne trouve le nom de miss George nulle part avant 1963 où elle joue Titty dans la série peu connue »Des Hirondelles et des Amazones ». Elle a donc treize ans.
Elle en aura 21 lorsqu’elle connaîtra enfin la gloire sous la direction de Sam Peckinpah dans un film hollywoodien qui fit en son temps un bien joli scandale: « Les Chiens de Paille » où elle était l’épouse violée de Dustin Hoffman, lui-même tout auréolé de son jeune prestige grâce au « lauréat » et à cette bonne Mrs Robinson. Nonobstant la gloire de Dustin, le talent de Peckinpah et ses propres mérites, Susan profita d’un véritable phénomène de société qui porta son nom sur toutes les lèvres et fit d’elle un nouveau symbole générationnel. Le film sortit sur les écrans à la fin de l’année 1971, en même temps qu’ »Orange Mécanique » et « L’Inspecteur Harry ». Il n’en fallut pas plus pour que l’on se mette à hurler à l’escalade de la violence au cinéma.
Les choses en seraient peut-être restées là si croyant au phénomène de mode, tous les réalisateurs de seconde zone n’ajoutèrent pas dare-dare quelques bonnes bagarres, moult tueries, et nombre de viols aspergés de flots d’hémoglobine à leur dernier chef d’oeuvre en cours. Ainsi sans doute, les « Chiens de Paille » et « L’Inspecteur Harry » enfantèrent-ils sans le vouloir »Massacre à la Tronçonneuse » et ses petits frères, qui sait? Estampillée « actrice scandaleuse nouvelle génération », Susan ne reçut plus que des propositions de rôles où elle serait nue et violée du début à la fin du film avant d’être découpée au hachoir.
Elle tourna les moins pires et ne retrouva un film digne de son talent qu’en 1974 avec « Larry le Dingue et Mary la Garce ». Un road movie jubilatoire avec un Peter Fonda en grande forme! A la même époque elle risque une tentative dans la chanson mais malgré le succès de son premier single « I’ll Get Over You », elle ne semble pas avoir persévéré dans le domaine.
Très sollicitée, Susan George ne trouva hélas plus de l’aussi bon matériel à se mettre sous le talent. Elle fut de plus en plus active à la télévision au détriment du cinéma. Elle vécut une liaison un tantinet scandaleuse avec le prince Charles d’Angleterre lui-même avant d’épouser le 5 Octobre 1984 l’acteur britannique Simon Mackorkindale.
Le temps passant, Susan estima qu’elle avait assez hurlé « au secours » devant les caméras et se consacra de plus en plus à sa grande passion: l’élevage de chevaux. Peu à peu son nom parut plus souvent dans les revues équestres que dans celles consacrées au septième art et à la télévision. On ne la reverra plus que de loin en loin, environ une fois tous les cinq ans, et souvent où on ne l’attend pas, comme dans un film Yougoslave ou koweitien!
Une histoire somme toute heureuse qui prit en partie fin ce 14 Octobre 2010 où Simon Mackorkindale la laissa veuve cinq jours après avoir fêté leurs 26 ans de mariage, emporté par une crise cardiaque.
Celine Colassin.
QUE VOIR?
1965: Cup Fever: Avec Bernard Cribbins et Sonia Graham
1967: The Sorcerers: Avec Ian Ogilvy
1968: All Neat in Black Stockings: Avec Victor Henry
1968: Up the Junction: Avec Suzy Kendall
1969: The Looking Glass War: Avec Christopher Jones
1970: Twinky: Avec Charles Bronson et Honor Blackman
1971: Les Chiens de Paille: Avec Dustin Hoffman
1971: Fright: Avec Honor Blackman
1974: Larry le Dingue et Mary la Garce: Avec Peter Fonda.
1975: Mandingo: Avec James Mason.
1977: I Tintorera: Avec Andrés Garcia et Fiona Lewis
1981: Enter the Ninja: Avec Franco Nero
1983: L’Homme Puzzle: Avec Laurence Olivier et Michael Caine
1989: Djavolji Raj: Avec Rod Steiger
2009: City of Life: Avec Jason Flemyng