tala birell

A qui donc ressemble le plus Tala Birell? à Greta Garbo? à Brigitte Helm? à Carole Lombard? ou à Marlène Dietrich dont elle fut la voix allemande? Car non, sachons-le, l’Ange Bleu ne se doublait pas elle-même dans sa langue maternelle. Chez les teutons, nous voyions Marlène, nous entendons Tala. Tâche ardue, donc, que de désigner l’ultime ressemblance, et tâche autrement ardue que de retrouver des informations pertinentes sur cette fabuleuse beauté.

Natalie Birell naquit en Roumanie, à Bucarest, le 10 Septembre 1907. Sa mère était une baronne autrichienne en villégiature lorsqu’elle rencontra un bel homme d’affaires Serbe, millionnaire de surcroît. Lui aussi à Bucarest, mais pour y veiller sur ses intérêts d’entrepreneur. J’ignore hélas tout des jeunes années de Tala. J’ignore donc pourquoi et quand elle quitta la Roumanie pour sa patrie d’adoption qui fut toujours chère à son coeur: l’Allemagne. Toujours est-il que la première guerre mondiale la surprit, jeune écolière à Berlin.

Très jeune, elle débutait au cinéma après un concours de circonstances qui ne manque pas de glamoureux piquant. Tala qui était tenaillée depuis son plus jeune âge d’une solide vocation artistique avait fait des débuts relativement obscurs sur les scènes des théâtres berlinois lorsqu’elle eut enfin sa grande chance. Une autre actrice qui connaissait pourtant un franc succès, abandonnait la pièce où elle brillait pour de plus hautes destinées hollywoodiennes. Et comme Tala ressemblait furieusement à la fuyarde démissionnaire, elle remplaça donc cette fameuse… Marlène Dietrich!

 Birell, Tala

Ce fut le tremplin involontairement offert par miss Dietrich qui la mena devant les caméras encore muettes de Georges Wilhem Pabst. Elle y affronterait la sublime Lilly Damita et la star très établie Erna Morena dans « On ne Badine pas avec L’Amour ». Film dont la moindre prouesse n’est pas d’être une adaptation d’Alfred de Musset…Sans le texte!

Le public de l’époque ne s’attardant pas à de telles vétilles, le film fut un succès. Tala était lancée, on parla de « Nouvelle Greta Garbo » et son prestige franchit allègrement les frontières teutonnes, jusqu’à lui valoir des offres venues d’Angleterre. Ce n’était pas encore Hollywood, mais ça allait venir! Après avoir franchi la Manche, Tala Birell traversait l’Océan et après les brouillards de Londres, elle découvrait les palmiers californiens.

Mais à Hollywood en 1930, il y a beaucoup de « nouvelles Garbo » et il  a surtout l’ancienne qui reste solidement vissée sur son trône de sphynx absolu. Tala Birell va pourtant tourner, et même beaucoup. Mais l’actrice ne partage pas qu’un physique et un « genre » avec Garbo, elle partage également un mutisme forcené. La presse n’a donc hélas rien à dire à propos de la belle. Elle ne défraye aucune chronique, elle n’a donc pas droit aux premières pages non plus!

tala birell

Si elle partage son mutisme avec Greta Garbo, elle partage également une autre particularité avec Marlène Dietrich. Sa haine de ce régime nazi qui gagne en puissance et gangrène sa chère Allemagne. Lorsque de nouvelles hostilités éclateront, elle se jettera avec délectation dans tous les rôles antinazis qu’on lui proposera. Et tant pis si comme pour Marlène, sa famille est menacée de représailles en Allemagne.

La paix revenue, Tala retrouvera sa chère maman pour qui elle avait tant craint. Mais la santé de la baronne s’est altérée. Tala va bientôt quitter Hollywood pour rester auprès de sa chère maman moribonde. Les deux femmes s’installent à Munich et Tala ne sera pas peu fière d’être sollicitée par les troupes américaines d’occupation pour organiser leur « Théâtre aux armées » car il faut bien se distraire pendant la curée de Nuremberg. Tala prendra sa mission très au sérieux et produira des spectacles jusqu’à Paris et honorera parfois les distributions de son altière présence.

Mais en 1957, la star qui va seulement fêter ses 50 ans se déclare souffrante et trop fatiguée pour continuer. Le cancer l’emporte le 10 Février 1958 et Marlène Dietrich allait dorénavant devoir se doubler elle-même!

Tala Birell avait 50 ans.

Celine Colassin

tala birell

QUE VOIR?

1926: On ne Badine pas avec l’Amour: Avec Lill Damita et Erna Morena

1931: Ma Cousine de Varsovie: Avec Liane Haid et Fritz Schultz

1932: Doomed Bataillon: Avec Luis Trenker

1933: Let’s Fall in Love: Avec Ann Sothern et Edmund Lowe

1935: Spring Tonic: Avec Lew Ayres et Claire Trevor

1935: Crime et châtiment: Avec Marian Marsh et Peter Lorre

1935: The Lone Wolf Returns: Avec Gail Patrick et Melvyn Douglas

1937: She’s Dangerous: Avec Walter Pidgeon

1938: Invisible Enemy: Avec Alan Marshal

1938: Josette: Avec Simone Simon et Don Ameche

1943: Le Chant de Bernadette: Avec Jennifer Jones et Charles Bickford

1943: Women in Bondage: Avec Gail Patrick

1943: Isle of forbidden sins: Avec Gale Sondergaard

1945: The Power of the Whistler: Avec Janis Carter et Richard Dix

1945: The Frozen Ghost: Avec Evelyn Ankers et Lon Chaney Jr.

1945: Jungle Queen: Avec Ruth Roman et Loïs Collier

1948: Women in the Night: Avec William Henry et Virginia Christine

 

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