La blonde actrice en fourreau de sirène qui sur cette image fait beaucoup d’effet à Vittorio de Sica est la belle Véra Valmont dont le cinéma français, pourtant chiche en vamps dignes de Lana Turner semble n’avoir gardé aucun souvenir. Il est bien difficile dès lors de retracer le parcours de la belle, tant privé que professionnel. Née le 31 janvier 1934 à Argenteuil, il est impossible ensuite de savoir d’où surgit cette accorte personne lorsqu’André Hunebelle, décidément grand découvreur de talents devant l’éternel la fait débuter entre Vittorio de Sica et Gilbert Bécaud en 1957 dans « Casino de Paris ».
On sait que la saison précédente elle se produisait dans un seul en scène humoristique « Labourage et Pâturage » à « La Fontaine des Quatre Saisons », le cabaret de Jacques et Pierre Prévert . Elle succédait à Boris Vian et à Magali Noël sur la scène du cabaret au 61 rue de Grenelle. C’est Jean Yanne qui à son tour lui succèdera. Et pour ceux qui douteraient du talent de Vera Valmont, il suffira que l’on sache que Barbara avait également passé les auditions et qu’elle avait été refusée. Devant son désarroi, Pierre Prévert lui avait offert un petit boulot à la plonge pour la dépanner, le temps qu’une place se libère dans la programmation.
Dès la saison suivante elle est sur scène (en guêpière et déshabillé) et donne la réplique à Pierre Brasseur (en pyjama) dans « L’Enfant du Dimanche » au théâtre Edouard VII. De Sica au cinéma, Brasseur au théâtre, il faut avouer que l’on a connu pire pour des débuts d’actrice!
La « vedette » semble lancée. Vera Valmont cumule les tournages, avec une grosse faiblesse pour les comédies franchouillardes ou les policiers « série noire » où son personnage varie peu d’un film à l’autre! Blonde aguicheuse, toujours roublarde, jamais décoiffée, toujours décolletée et qui selon les films et les circonstances tapine ou s’effeuille dans un bar louche.
L’Allemagne lui déroule ses tapis rouges, comment résister à une actrice au physique de blonde enjôleuse qui a joué dans « Mademoiselle Strip-Tease »? Mais le temps d’un film, c’est Hollywood qui la réclame avant que l’Italie ne gagne à la fois la manche et la belle. Mais quel que soit le pays où tourne la belle Vera, ses metteurs en scène ne la dirigent que dans la médiocrité avant de l’entraîner la vulgarité. Après avoir donné la réplique à de Sica, de Funès ou Pierre Brasseur, la belle se fera mordiller par les grandes dents de Christopher Dracula Lee et se fera kidnapper par de quelconques athlètes de péplum. On retrouvera ensuite le nom de la blonde Véra Valmont au génériques de choses aussi subtiles et gracieuses que les « Kartéchattes » ou « L’Arrière Train Sifflera Trois Fois ».
Sombre crépuscule sans gloire et sans honneur pour une telle beauté solaire.
Celine Colassin
QUE VOIR?
1957: Casino de Paris: Avec Vittorio de Sica et Gilbert Bécaud.
1958: Taxi, Roulottes et Corridas: Avec Louis de Funès.
1958: En Bordée: Avec Jean Richard, Philippe Clay et Nadine Tallier.
1960: September Storms: Avec Joanne Dru et Mark Stevens
1964: La Crypte des Horreurs: Avec Christopher Lee.
1964: I Tre Centurioni: Avec Lisa Gastoni et Roger Browne
1965: Sursis pour un Espion: Avec Dany Robin et Jean Servais
1974: Serre-Toi contre Moi, j’ai Besoin de Carresses: Avec Anne Libert.